Discours du Ministre de la Santé et de la Prévention à l’Assemblée mondiale de la Santé

Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur Général,
Chers Collègues,
C’est un honneur de participer à l’Assemblée mondiale de la Santé et de commémorer avec vous le 75ème anniversaire de l’OMS. Depuis sa création, l’Organisation joue un rôle moteur en faveur du droit international de la santé publique, de par son mandat et son engagement. A ce titre, la France s’associe pleinement à la déclaration suédoise au nom de l’Union européenne.
Il y a urgence à agir, car le coût humain des maladies infectieuses ne cesse d’augmenter. Ce bilan illustre aussi les insuffisances de l’architecture de santé mondiale, auxquelles il convient de remédier. Nous y parviendrons d’abord avec une organisation mondiale de la Santé adéquatement dotée pour remplir son mandat. En ce sens, nous soutenons l’ensemble des réformes menées pour en améliorer la gouvernance budgétaire, la lutte contre le harcèlement ou la préparation aux urgences. Cela passe aussi par des outils nouveaux voués à jouer un rôle majeur dans la nouvelle architecture de santé mondiale, tels que l’Académie de l’OMS, chère aux yeux du président Emmanuel Macron et du Dr Tedros.
Bien sûr, cela nécessite que toute la communauté internationale en bénéficie. Je tiens à rappeler que la France est favorable à la participation de Taïwan aux travaux de cette Assemblée.
Nous ne pouvons, non plus, accepter que ses Etats Membres voient leurs droits et leur intégrité bafoués : à ce titre, nous rappelons que l’agression russe contre l’Ukraine continue à porter des coups dévastateurs à la santé mondiale, rendant impossible l’accès de millions d’Ukrainiens à des soins adéquats.
En addition à une OMS consolidée, renforcer le cadre juridique international fait désormais consensus : amender le règlement sanitaire international et adopter un accord sur les pandémies comportant des aspects contraignants est ainsi une priorité. Deux leviers-clés doivent ainsi faire l’objet d’une déclinaison opérationnelle ambitieuse : l’équité et l’échelle régionale.
L’échelon régional constitue assurément une voie à privilégier, non seulement pour répondre aux situations d’urgence mais aussi pour atteindre la Couverture Sanitaire Universelle, la CSU. En termes d’approvisionnement, de coordination des politiques publiques ou encore de prise en charge des patients, l’approche régionale permet de produire des effets levier bénéfiques, comme nous le constatons avec l’Union européenne et l’OMS EURO. Elle gagnerait à être mieux intégrée à l’architecture de santé au niveau mondial sans être identique d’une région à l’autre.
Si nous devons retenir une leçon des crises sanitaires successives, c’est celle de l’équité. La France soutient l’accès de tous les individus, où qu’ils soient, dans le respect de l’égalité de genre, à une prise en charge équitable et de qualité. En temps de paix comme en temps de crise.
La communauté internationale a également intégré l’importance de la prévention, préparation et riposte aux pandémies, en approche Une Seule Santé, et notre objectif transversal : la couverture sanitaire universelle. Nous y parviendrons aussi grâce aux trois prochaines réunions de haut niveau à l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la CSU, la PPR et la tuberculose.
Une innovation médicale n’est qu’un demi- succès, si nous n’y avons pas tous accès. Je me réjouis que nous puissions continuer ensemble d’avancer vers des systèmes de santé plus justes.
Je vous remercie.

Sur le même sujet

Dernière mise à jour le : 26 mai 2023